Selon Patanjali, la première étape vers Samadhi réside dans notre capacité à fixer la Chitta (substance mentale). Pour ce faire, nous utilisons un sujet ou objet. Cet aspect de la méditation se nomme Dharana, littéralement la digue en sanskrit. Dharana est l’entrainement du mental à se focaliser sur un seul et unique sujet. Ce sujet peut être visuel, sonore, conceptuel ou d’un autre type de manifestation. Le mental, ainsi focalisé, doit rester inflexible quant aux sollicitations extérieures. Ce n’est qu’ainsi que l’attention reste fixée sur l’objet de la méditation. Afin de parvenir à cette maitrise mentale je m’inspire de diverses pratiques et vous propose des exercices simples. En effet, la méditation n’a rien de complexe. La seule difficulté de la pratique consiste à apaiser notre mental.

La deuxième étape se nomme Dhyana, la contemplation mentale. Elle n’est que la prolongation de Dharana vers Samadhi. L’élément majeur qui dissocie les deux phases réside dans le temps et la pratique. Dhyana est souvent traduit par méditation. C’est l’état de concentration inébranlable sur un sujet. Cette concentration nous amène à devenir l’objet de la méditation. Ainsi à percevoir « l’envers du décor », ce qui se cache derrière la forme. Alors, la raison d’être fondamentale de l’objet est perçue ou entrevue. Dhyana n’est qu’une maîtrise relative de la Chitta. En effet, elle est conditionnée à l’objet de la méditation. On parle donc de méditation avec semence.

L’état de Samadhi est une appelé méditation sans semence. Nul objet ne conditionne le mental. Certains décrivent Samadhi comme un état de solution à la dualité. C’est la contemplation totale, l’accomplissement. Depuis cet état, nous sommes en phase avec l’Être fondamental. De ce fait, Esprit et Matière ne sont plus en opposition car plus aucune dualité ne subsiste. Tout est là. Toucher cet état d’unité profonde, de vie Une nous instruit sur ce que nous sommes fondamentalement. Entrer en contact avec cette réalité profonde et subtile est une révélation, une étoile du berger sur notre chemin évolutif. Ainsi, selon Patanjali, le Yoga (union) est atteint.

Cette pratique de méditation remet le sacré au cœur de l’humain. J’ai toujours considéré l’homme comme un temple dans lequel brille un éclat Divin. Je trouve regrettable que les pratiques occidentales aient aseptisé la méditation. En voulant dédogmatiser les pratiques orientales ce n’est pas uniquement la partie religieuse qui en a été extraite mais aussi la partie sacrée.